Vladimir Cochet - Vocals, Guitars, Bass, Drum and Synth Programming (Mirrorthrone, Weeping Birth, Deafening Loneliness, Accurst Journey)
Melancholia Records, January 2003
Misology (=misologie) is the opposite of philology.
Fragment Premier
Deux yeux figés par l'effroi fixent
Au fond d'une profonde gorge exécrable
La noirceur des eaux du Styx
Et leurs lents mouvements insaisissables
Ces yeux oubliés n'ont jamais cligné
Mais par leur tout-puissant créateur sont voués
Devant les fla
mmes de l'éternité
A voir les sombres eaux couler
Dans un monde où rien n'existe
A l'exception d'une attente insurmontable
La douleur de l'espoir persiste
Agonisant sur le sable
Un sable imbibé de ce sang
Que l'on retrouve constamment
Sur tous les lieux que j'ai visités
Immortalisant ainsi mon passé
Immortel dans la mort
Elle qui se penche sur le sort
Du triste sbire déchiré
Entre la démence et la lucidité
Car ces yeux n'avaient pas de paupières
Rendus impuissants à fuir du regard la misère
Ainsi leur sort en avait été décidé
Par une forme quelconque de hasard possédé
Car ces yeux n'avaient pas de paupières
Rendus impuissants à fuir du regard la misère
Puisque telle était leur destinée ils virent
Que les anciens ne sont pas sur la voie du sage agir
Comme l'espoir enfantin le voudrait laisser désirer
Mais plutôt dans l'au-delà, seuil du souffle dernier
Deux yeux figés par l'effroi fixent
Au fond d'une profonde gorge exécrable
La noirceur des eaux du Styx
Et leurs lents mouvements insaisissables
Ces yeux oubliés n'ont jamais cligné
Mais par leur tout-puissant créateur sont voués
Devant les flammes de l'éternité
A voir les sombres eaux couler
Fragment Second
L'académie de la mort en pleine action
Sème sous ses pas abandon et confusion
Car il n'y a point d'idéal pour un monde de chair
S'enlisant dans l'immondice de ses fantasmes pervers
L'enseignement d'un triste sort...
La mémoire passive contemple et oublie
Ce qui devant l'illusion de l'illimité la lie
A cette porte qui en fracas constamment se referme
Emprisonnant derrière elle les âmes arrivées à terme
L'enseignement d'un triste sort
Sur une race de porcs
D'un monde qui n'aura bientôt plus qu'à nier
Ses erreurs passées pour les justifier
Car puisque, nous le savons à présent, rien n'existe
Les fleurs sont lancées aux pessimistes
Qui sans scrupules les mâcheront
Et les digèreront
Aucun échange ne doit passer
Enter les cadets et les aînés
Non !
" Puisque notre but n'est point l'amont mais l'aval
Régressons jusque dans notre coït anal
Ou gaiement nous trouverons refuge
Et la douce mort par le même subterfuge
Etouffant sous nos heureuses déjections
De ce festin dont nous nous régalerons
Incarnant à ce moment à merveille
L'auto-suffisance et l'absence d'éveil "
L'erreur est humaine
Mais l'humain n'est-il pas l'erreur
De son dieu créateur ?
Ainsi débute le cycle de haine
Le faible serait donc exempt de responsabilité
Ou ne serait-il que l'aberration
D'une linguistique aliénante par sa déraison
Elle-même agonisant sous l'absence de preuve de sa fiabilité
Mais le dieu créateur peut-il être
Si nous savons qu'un enfant pourrait naître
Si un père lui-même créateur
Engendre sa propre descendance mineure ?
Faisant face à l'hérésie
Non pas dans la signification biblique de la fantaisie
Mais dans son sens le plus humain
Celui qui dit que la chute n'est pour demain
Mais pour hier et que depuis des siècles déjà
Le demain était le hier sans vice-versa
Et que ce vice justement
Depuis toujours les engendre honteusement
Tuez-les tous en commençant par vous-même...
Fragment Troisième
La mort s'estompe-t-elle ?
Tout a une fin m'a-t-on dit
Mais qu'en est-il de l'ombre qui sévit
Telle une étreinte irréelle
Peut-on comparer le décès d'un être
A la chute des empires de nos ancêtres
Ou à la déstructuration de la matière
Et l'envol des dernières prières
S'il n'y a d'autres choses que celles que l'on nomme
La mort ne serait donc pas sans l'interprétation de l'homme
N'est-il ainsi pas hasardeux de croire
En une abstraction engendrée par notre bon vouloir
Il se trouve que notre santé mentale exige
Que notre imagination se fige
Et se plie aux dogmes de nos précepteurs
Nous déresponsabilisant ainsi envers la peur
Qui de son souffle glacial nous menace
Et qui jamais ne se lasse
De nous rappeler sa traître présence
Défiant notre vaine impertinence
L'angoisse peut à présent naître
Car indirectement nous avons décidé de la faire apparaître
Rien n'existe, sauf les projections de notre esprit
Cet animisme inconscient qui donne un sens à une vie
Qui n'en a point
Une existence futile qui n'a rien
D'autre que ses propres constructions
Et les articulations de sa dite raison
Elle-même animant les signes actuellement hurlés
Par celui qui avait décidé de ne pas geler
La mort nous disions donc
Serait en mesure d'effrayer quiconque
Bois avidement l'enseignement aviné
Des représentants du passé
Eux-mêmes victimes de la triste crédulité
Dont tant se voient animés
Comptant nombre représentants de l'auto-proclamée élite
En réalité surestimée classe parasite
S'il n'y a d'autres choses que celles que l'on nomme
La mort ne serait donc pas sans l'interprétation de l'homme
N'est-il ainsi pas hasardeux de croire
En une abstraction engendrée par notre bon vouloir
L'homme a donc peur de lui-même
Et des fruits de son imagination
Nous devons, je le pense, tendre vers une simplification
De notre raisonnement à l'extrême
Quand mon ombre pourrait être celle d'un autre
Et s'élever vers les cieux
Se désintégrant sous les milliers d'yeux
S'émancipant de leurs propres maîtres
Si le monde était réduit à néant de même que ses souillures
Ce chaos serait-il une jouissance pure ?
Lorsque je doute de ce que m'offre mon regard
La folie sensuellement enfonce son dard
Empoisonné dans ma monstrueuse chair
Tuant de la sorte sous mes yeux mon propre père
La seule issue est cette destruction
Qui enfantera en temps voulu d'une reconstruction
Bâtie cette fois-ci sur un sol meuble
Et une terre arable
Déconstruire...
Fragment Cinquième
Jeté dans ce rien qui constitue le tout
Cet homme qui se croyait si sain
Réalise tout à coup
Qu'il ne peut plus voir ses mains
Mais quelles mains
N'en a-t-il jamais eues
Peut-être n'a-t-il en fait jamais vécu
Et que tout ceci n'est point
Ses mains ont pourtant bel et bien disparu
Reparaîtront-elles demain
Ou le temps lui-même n'est plus une certitude
Plongeant cet être dans la plus folle inquiétude
Ce vivant, point de moi mais un il
Car même le je ne peut pas être
Trop abstrait, qui ne peut connaître
Dans cette absence de monde qu'est l'exil
Mais l'angoisse de ces mains perdues ressurgit
A l'instant même ou la conscience rugit
Et dévoile que les bras à leur tour
Se sont résorbés sans possibilité de retour
La mutilation d'un corps
En parallèle avec celle d'un usage
Déchaîne le sort
Contre le sage
Sensuellement le liseron de l'oubli l'enlise
Et de ses paroles luxurieuses le grise
L'étreinte amoureuse de l'hystérie sur l'homme castré
Promet de toujours le cajoler
Lui, ce mâle qui a perdu ses atouts les plus virils
Annihilant ses aspirations les plus viles
Mais où sont donc passées ces mains
Fragment Sixième
Lorsque sous ce tumulte silencieux
Tombent les milles aveux
Et se déchaînent lentement les souvenirs amers
Derniers vestiges des illusions premières
La prise de conscience du Néant
L'extinction des faux-semblants...
Plus rien n'existe
Mais les questions, elles, persistent
Qu'en est-il des entêtants remous
Du Styx et de ses affluents tabous
Il est une eau qui jamais ne s'évapore
Impure et nauséabonde, souillant le sort
Et tout en transcendant la transcendance
Engendre le tremblement
La violente influence du rien
Frappe l'âme
Victime de l'affirmation du Bien
Pareil à un blâme
La prise de conscience du Néant
L'extinction des faux semblants...
Un horizon infini de cendres
Traversé par les noirs méandres
Veinant de leurs tracés irréguliers
Les ruines des Romes passées
Mettant à nu les malades irrigations
D'une toxique raison
Ebranlant une fois encore
L'instable base d'un univers mort
Bâti dans l'inconscience
De l'immuable perception par nos sens
Puissent les vents éparpiller ces restes calcinés
Dégageant ainsi l'espace nécessaire
A la réorganisation d'une Terre
Orientée vers le point cardinal de la vérité
Fragment Septième
Les déchus s'en retournèrent
Vers les désertes clairières
Dès lors que furent soufflées
Les dernières cendres des cadavres calcinés
De leur regard embrasé ils défiaient
Les amoncellements orageux qui déjà les menaçaient
Car le premier pas franchi est celui qui décide
De la résurrection future ou de l'impromptu suicide
Alors que paresseusement attelés à la distraite reconstruction
Certains d'entre eux redécouvrirent leur verge ou leur con
Et les lascifs plaisirs des attouchements solitaires
Qu'ils se mirent à pratiquer, rampant parmi les vers
Et tous leurs petits compatriotes émerveillés
Décidèrent de les imiter et d'également se tripoter
Atteignant ainsi le plaisir égoïste et immédiat
Réduisant à néant une fois encore leurs nouveaux principes de foi
Délicieusement baignés dans leur propre sperme
Et transportés par l'ivresse des alléchantes sécrétions vaginales
Ils oublièrent tous leurs désirs de terre ferme
Destinée à supporter les fondations de leur nouvelle raison
Ne reposant cette fois-ci sur une mer souterraine et sale
Mais affectés par la décadence pour seule passion
La masse esclave déchaîna le courroux des éléments
Qui dès lors commencèrent à hurler impitoyablement
Mais les sourds ne sont pas en mesure d'entendre
Les avertissements qui leur conseilleraient de reprendre
La tâche jadis esquissée puis abandonnée
Au profit d'une auto-satisfaction endiablée
Ainsi les rares voyageurs ayant survécu de l'effroi du néant
S'alignèrent tous sur un rang
Et dans la décadence de l'ignorance attendirent
Que le temps veuille bien à nouveau les faire mourir
Fragment Huitième
Se pourrait-il que la remise en question du temps
Rencontrée dans les fragments précédents
Agisse encore sur le moment présent
Et rende aberrante l'attente du sang
La puissance des armes d'autrefois s'estompe
Et par leurs apparences d'efficacité nous trompent
Si l'attente devient fondamentalement vaine
Quel moyen persiste pour retrouver à nouveau une humanité saine
L'envol...
Pareil à une pierre plongée dans le feu
Se consumant interminablement sous les cieux
Différente dans le paraître
Et dans l'être
Mu à présent par un désir de mouvement
Conférant ainsi le nécessaire élan
L'étant solitaire scrute la voûte céleste
En quête d'une nature épargnée par la peste
La puissance des armes d'autrefois s'estompe
Et par leurs apparences d'efficacité nous trompent
Si l'attente devient fondamentalement vaine
Quel moyen persiste pour retrouver à nouveau une humanité saine
L'envol...
A nouveau frappé par la désillusion
Les yeux dénués de paupières
Maudissent l'espoir porteur de lamentations
Et se tournent vers une lumière
Subitement apparue dans l'horizon lointain
Sous les hurlements du destin
Le phénix déploie ses ailes
Et s'envole vers l'âme nouvelle
L'oiseau mythique s'émancipe ainsi en partie du cycle misérable
En fuyant vers un élément plus semblable
Il ne peut s'en échapper qu'en partie puisque l'indissociabilité
Dicte certains principes mères, fondements de l'unique vérité
Tels que dans notre cas l'éternel recommencement
Et l'inévitable sameness des différents élans
Exigeant au moins un dénominateur commun
Regroupant toute une race et ses biens
Mais le phénix a déjà pris son envol
Epris pour cette lumière au loin d'une passion folle
Serrant contre son coeur pour remède contre l'iniquité du sort
Une clef en or
Alors qu'à quelque part...
Deux yeux figés par l'effroi fixent
Au fond d'une profonde gorge exécrable
La noirceur des eaux du Styx
Et leurs lents mouvements insaisissables
Ces yeux oubliés n'ont jamais cligné
Mais par leur tout-puissant créateur sont voués
Devant les flammes de l'éternité
A voir les sombres eaux couler
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A voir les sombres eaux couler
Dans un monde où rien n'existe
A l'exception d'une attente insurmontable
La douleur de l'espoir persiste
Agonisant sur le sable
Un sable imbibé de ce sang
Que l'on retrouve constamment
Sur tous les lieux que j'ai visités
Immortalisant ainsi mon passé
Immortel dans la mort
Elle qui se penche sur le sort
Du triste sbire déchiré
Entre la démence et la lucidité
Car ces yeux n'avaient pas de paupières
Rendus impuissants à fuir du regard la misère
Ainsi leur sort en avait été décidé
Par une forme quelconque de hasard possédé
Car ces yeux n'avaient pas de paupières
Rendus impuissants à fuir du regard la misère
Puisque telle était leur destinée ils virent
Que les anciens ne sont pas sur la voie du sage agir
Comme l'espoir enfantin le voudrait laisser désirer
Mais plutôt dans l'au-delà, seuil du souffle dernier
Deux yeux figés par l'effroi fixent
Au fond d'une profonde gorge exécrable
La noirceur des eaux du Styx
Et leurs lents mouvements insaisissables
Ces yeux oubliés n'ont jamais cligné
Mais par leur tout-puissant créateur sont voués
Devant les flammes de l'éternité
A voir les sombres eaux couler
Fragment Second
L'académie de la mort en pleine action
Sème sous ses pas abandon et confusion
Car il n'y a point d'idéal pour un monde de chair
S'enlisant dans l'immondice de ses fantasmes pervers
L'enseignement d'un triste sort...
La mémoire passive contemple et oublie
Ce qui devant l'illusion de l'illimité la lie
A cette porte qui en fracas constamment se referme
Emprisonnant derrière elle les âmes arrivées à terme
L'enseignement d'un triste sort
Sur une race de porcs
D'un monde qui n'aura bientôt plus qu'à nier
Ses erreurs passées pour les justifier
Car puisque, nous le savons à présent, rien n'existe
Les fleurs sont lancées aux pessimistes
Qui sans scrupules les mâcheront
Et les digèreront
Aucun échange ne doit passer
Enter les cadets et les aînés
Non !
" Puisque notre but n'est point l'amont mais l'aval
Régressons jusque dans notre coït anal
Ou gaiement nous trouverons refuge
Et la douce mort par le même subterfuge
Etouffant sous nos heureuses déjections
De ce festin dont nous nous régalerons
Incarnant à ce moment à merveille
L'auto-suffisance et l'absence d'éveil "
L'erreur est humaine
Mais l'humain n'est-il pas l'erreur
De son dieu créateur ?
Ainsi débute le cycle de haine
Le faible serait donc exempt de responsabilité
Ou ne serait-il que l'aberration
D'une linguistique aliénante par sa déraison
Elle-même agonisant sous l'absence de preuve de sa fiabilité
Mais le dieu créateur peut-il être
Si nous savons qu'un enfant pourrait naître
Si un père lui-même créateur
Engendre sa propre descendance mineure ?
Faisant face à l'hérésie
Non pas dans la signification biblique de la fantaisie
Mais dans son sens le plus humain
Celui qui dit que la chute n'est pour demain
Mais pour hier et que depuis des siècles déjà
Le demain était le hier sans vice-versa
Et que ce vice justement
Depuis toujours les engendre honteusement
Tuez-les tous en commençant par vous-même...
Fragment Troisième
La mort s'estompe-t-elle ?
Tout a une fin m'a-t-on dit
Mais qu'en est-il de l'ombre qui sévit
Telle une étreinte irréelle
Peut-on comparer le décès d'un être
A la chute des empires de nos ancêtres
Ou à la déstructuration de la matière
Et l'envol des dernières prières
S'il n'y a d'autres choses que celles que l'on nomme
La mort ne serait donc pas sans l'interprétation de l'homme
N'est-il ainsi pas hasardeux de croire
En une abstraction engendrée par notre bon vouloir
Il se trouve que notre santé mentale exige
Que notre imagination se fige
Et se plie aux dogmes de nos précepteurs
Nous déresponsabilisant ainsi envers la peur
Qui de son souffle glacial nous menace
Et qui jamais ne se lasse
De nous rappeler sa traître présence
Défiant notre vaine impertinence
L'angoisse peut à présent naître
Car indirectement nous avons décidé de la faire apparaître
Rien n'existe, sauf les projections de notre esprit
Cet animisme inconscient qui donne un sens à une vie
Qui n'en a point
Une existence futile qui n'a rien
D'autre que ses propres constructions
Et les articulations de sa dite raison
Elle-même animant les signes actuellement hurlés
Par celui qui avait décidé de ne pas geler
La mort nous disions donc
Serait en mesure d'effrayer quiconque
Bois avidement l'enseignement aviné
Des représentants du passé
Eux-mêmes victimes de la triste crédulité
Dont tant se voient animés
Comptant nombre représentants de l'auto-proclamée élite
En réalité surestimée classe parasite
S'il n'y a d'autres choses que celles que l'on nomme
La mort ne serait donc pas sans l'interprétation de l'homme
N'est-il ainsi pas hasardeux de croire
En une abstraction engendrée par notre bon vouloir
L'homme a donc peur de lui-même
Et des fruits de son imagination
Nous devons, je le pense, tendre vers une simplification
De notre raisonnement à l'extrême
Fragment Quatrième
Simplifier, déconstruire
Rejeter, assainir
Douter...
Quand mon ombre pourrait être celle d'un autre
Et s'élever vers les cieux
Se désintégrant sous les milliers d'yeux
S'émancipant de leurs propres maîtres
Si le monde était réduit à néant de même que ses souillures
Ce chaos serait-il une jouissance pure ?
Lorsque je doute de ce que m'offre mon regard
La folie sensuellement enfonce son dard
Empoisonné dans ma monstrueuse chair
Tuant de la sorte sous mes yeux mon propre père
La seule issue est cette destruction
Qui enfantera en temps voulu d'une reconstruction
Bâtie cette fois-ci sur un sol meuble
Et une terre arable
Déconstruire...
Fragment Cinquième
Jeté dans ce rien qui constitue le tout
Cet homme qui se croyait si sain
Réalise tout à coup
Qu'il ne peut plus voir ses mains
Mais quelles mains
N'en a-t-il jamais eues
Peut-être n'a-t-il en fait jamais vécu
Et que tout ceci n'est point
Ses mains ont pourtant bel et bien disparu
Reparaîtront-elles demain
Ou le temps lui-même n'est plus une certitude
Plongeant cet être dans la plus folle inquiétude
Ce vivant, point de moi mais un il
Car même le je ne peut pas être
Trop abstrait, qui ne peut connaître
Dans cette absence de monde qu'est l'exil
Mais l'angoisse de ces mains perdues ressurgit
A l'instant même ou la conscience rugit
Et dévoile que les bras à leur tour
Se sont résorbés sans possibilité de retour
La mutilation d'un corps
En parallèle avec celle d'un usage
Déchaîne le sort
Contre le sage
Sensuellement le liseron de l'oubli l'enlise
Et de ses paroles luxurieuses le grise
L'étreinte amoureuse de l'hystérie sur l'homme castré
Promet de toujours le cajoler
Lui, ce mâle qui a perdu ses atouts les plus virils
Annihilant ses aspirations les plus viles
Mais où sont donc passées ces mains
Fragment Sixième
Lorsque sous ce tumulte silencieux
Tombent les milles aveux
Et se déchaînent lentement les souvenirs amers
Derniers vestiges des illusions premières
La prise de conscience du Néant
L'extinction des faux-semblants...
Plus rien n'existe
Mais les questions, elles, persistent
Qu'en est-il des entêtants remous
Du Styx et de ses affluents tabous
Il est une eau qui jamais ne s'évapore
Impure et nauséabonde, souillant le sort
Et tout en transcendant la transcendance
Engendre le tremblement
La violente influence du rien
Frappe l'âme
Victime de l'affirmation du Bien
Pareil à un blâme
La prise de conscience du Néant
L'extinction des faux semblants...
Un horizon infini de cendres
Traversé par les noirs méandres
Veinant de leurs tracés irréguliers
Les ruines des Romes passées
Mettant à nu les malades irrigations
D'une toxique raison
Ebranlant une fois encore
L'instable base d'un univers mort
Bâti dans l'inconscience
De l'immuable perception par nos sens
Puissent les vents éparpiller ces restes calcinés
Dégageant ainsi l'espace nécessaire
A la réorganisation d'une Terre
Orientée vers le point cardinal de la vérité
Fragment Septième
Les déchus s'en retournèrent
Vers les désertes clairières
Dès lors que furent soufflées
Les dernières cendres des cadavres calcinés
De leur regard embrasé ils défiaient
Les amoncellements orageux qui déjà les menaçaient
Car le premier pas franchi est celui qui décide
De la résurrection future ou de l'impromptu suicide
Alors que paresseusement attelés à la distraite reconstruction
Certains d'entre eux redécouvrirent leur verge ou leur con
Et les lascifs plaisirs des attouchements solitaires
Qu'ils se mirent à pratiquer, rampant parmi les vers
Et tous leurs petits compatriotes émerveillés
Décidèrent de les imiter et d'également se tripoter
Atteignant ainsi le plaisir égoïste et immédiat
Réduisant à néant une fois encore leurs nouveaux principes de foi
Délicieusement baignés dans leur propre sperme
Et transportés par l'ivresse des alléchantes sécrétions vaginales
Ils oublièrent tous leurs désirs de terre ferme
Destinée à supporter les fondations de leur nouvelle raison
Ne reposant cette fois-ci sur une mer souterraine et sale
Mais affectés par la décadence pour seule passion
La masse esclave déchaîna le courroux des éléments
Qui dès lors commencèrent à hurler impitoyablement
Mais les sourds ne sont pas en mesure d'entendre
Les avertissements qui leur conseilleraient de reprendre
La tâche jadis esquissée puis abandonnée
Au profit d'une auto-satisfaction endiablée
Ainsi les rares voyageurs ayant survécu de l'effroi du néant
S'alignèrent tous sur un rang
Et dans la décadence de l'ignorance attendirent
Que le temps veuille bien à nouveau les faire mourir
Fragment Huitième
Se pourrait-il que la remise en question du temps
Rencontrée dans les fragments précédents
Agisse encore sur le moment présent
Et rende aberrante l'attente du sang
La puissance des armes d'autrefois s'estompe
Et par leurs apparences d'efficacité nous trompent
Si l'attente devient fondamentalement vaine
Quel moyen persiste pour retrouver à nouveau une humanité saine
L'envol...
Pareil à une pierre plongée dans le feu
Se consumant interminablement sous les cieux
Différente dans le paraître
Et dans l'être
Mu à présent par un désir de mouvement
Conférant ainsi le nécessaire élan
L'étant solitaire scrute la voûte céleste
En quête d'une nature épargnée par la peste
La puissance des armes d'autrefois s'estompe
Et par leurs apparences d'efficacité nous trompent
Si l'attente devient fondamentalement vaine
Quel moyen persiste pour retrouver à nouveau une humanité saine
L'envol...
A nouveau frappé par la désillusion
Les yeux dénués de paupières
Maudissent l'espoir porteur de lamentations
Et se tournent vers une lumière
Subitement apparue dans l'horizon lointain
Sous les hurlements du destin
Le phénix déploie ses ailes
Et s'envole vers l'âme nouvelle
L'oiseau mythique s'émancipe ainsi en partie du cycle misérable
En fuyant vers un élément plus semblable
Il ne peut s'en échapper qu'en partie puisque l'indissociabilité
Dicte certains principes mères, fondements de l'unique vérité
Tels que dans notre cas l'éternel recommencement
Et l'inévitable sameness des différents élans
Exigeant au moins un dénominateur commun
Regroupant toute une race et ses biens
Mais le phénix a déjà pris son envol
Epris pour cette lumière au loin d'une passion folle
Serrant contre son coeur pour remède contre l'iniquité du sort
Une clef en or
Alors qu'à quelque part...
Deux yeux figés par l'effroi fixent
Au fond d'une profonde gorge exécrable
La noirceur des eaux du Styx
Et leurs lents mouvements insaisissables
Ces yeux oubliés n'ont jamais cligné
Mais par leur tout-puissant créateur sont voués
Devant les flammes de l'éternité
A voir les sombres eaux couler